15/02/2013
Plats cuisinés et viande chevaline : la restauration est-elle concernée ?
La mini-crise alimentaire (elle n'est heureusement pas
sanitaire) consécutive à la mise en évidence de la présence de viande chevaline dans des plats cuisinés dits "au
bœuf" qui secoue actuellement la France et ses voisins européens semble
avoir trouvé ses coupables. Jeudi 14 février, lors de la conférence de presse
à Bercy, Benoît Hamon, ministre de la consommation, a clairement mis en cause
l'entreprise française Spanghero, laquelle s'est vue retirer momentanément son
agrément sanitaire (1). Pour faire court, Spanghero aurait acheté sciemment de la
viande de cheval auprès de la Roumanie et l'aurait ensuite revendue à Comigel
en tant que viande de boeuf. Des transactions
effectuées via deux sociétés intermédiaires, l'une chypriote, l'autre néerlandaise,
les 2 appartenant à un trader néerlandais déjà condamné il ay quelques temps
pour une escroquerie similaire.
Sur son site de transformation au Luxembourg, Comigel
fabrique pour plusieurs marques de la GMS et du food service des plats cuisinés
: lasagnes au bœuf par exemple.
Le ministre a pointé plusieurs anomalies : des étiquettes
non conformes et floues tandis que la lettre de voiture et la facture émanant
des abattoirs de Roumanie faisaient bien mention de viande chevaline, achetée d'ailleurs
à un cours beaucoup plus bas que celui du bœuf au vu des factures.
Dans la presse, Comigel se défend d'avoir eu les moyens de
s'apercevoir qu'il s'agissait de cheval et non de bœuf.
La DGCCRF a indiqué
que les distributeurs avaient entamé le retrait de leurs rayons des produits
susceptibles de contenir de la viande de cheval. Dans les jours qui
viennent, des enquêteurs iront contrôler
dans les réseaux de distribution les éléments transmis. Interrogée par
Restauration21, Nathalie Homobono, la
directrice de la DGCCRF n'a pas exclu
que des donneurs d'ordre de la restauration collective se trouvent parmi les
clients de Comigel. L'affaire concerne au moins 13 pays et au moins 28
entreprises clientes de Comigel ont pour l'instant été identifiées. 4,5
millions de produits ont été diffusés sur la période concernée.
Metro Cash&Carry France a indiqué à Restauration21 ne pas être
concerné par la crise, Findus, Comigel et Spanghero ne faisant pas partie de ses fournisseurs.
De son côté, Transgourmet déclare : " Nous certifions, après enquête auprès de l’ensemble de nos
fournisseurs, qu’aucun des produits que nous distribuons contenant de la viande
de bœuf haché ne provient des industriels mis en cause actuellement. Par
conséquent, nous n’avons pas eu à procéder à un retrait de produit".
Le Procureur de la République de Paris a été saisi du
dossier. Une plainte pour "tromperie sur l'origine et la nature du
produit", dont les premiers faits paraissent dater de l'été 2012, a été
déposée.
(1) Lequel a été rétabli le 18 février pour ses activités de production de viande
hachée, de saucisserie et d'élaboration de plats cuisinés.
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