03/02/2016
Les restaurateurs devront-ils mentionner le pays d’origine ou la zone de pêche des produits de la mer à leurs cartes ?
Article actualisé le 4/02/2016 : Les députés ont finalement rendu cette mention facultative dans le texte adopté en première lecture le 3 février : il ne sera pas obligatoire pour les restaurateurs d'indiquer sur leurs cartes le pays d'origine ou la zone de pêche des produits aquatiques proposés à la clientèle. La balle est dans le camp des sénateurs.
Après la croissance verte, voici l'économie bleue ! Depuis mardi 2 février, les députés examinent la proposition de loi pour l'économie bleue destinée à relancer le secteur maritime français. Proposé par Arnaud Leroy (PS), ce texte impliquerait que les restaurateurs (restauration traditionnelle et rapide) mentionnent sur leur carte, ou sur tout autre support, le pays d'origine ou la zone de pêche des produits de la mer qu'ils servent à leurs clients (article 22), à l'instar de ce qu'ils font au sujet de l'origine des viandes.
« Art. L. 121-82-3. – Les personnes ou entreprises qui transforment ou distribuent des produits alimentaires dans le cadre d’une activité de restauration commerciale ou de vente à emporter de plats préparés, permanente ou occasionnelle, principale ou accessoire, précisent sur leurs cartes ou sur tout autre support le pays d’origine des produits aquatiques qu’ils proposent. Le pays d’origine est déterminé en accord avec le règlement UE n° 1379/2013. »
Sur la base que cette future obligation, si elle est votée, n'est pas justifiée au niveau sanitaire, le GNI (Groupement National des Indépendants hôtellerie et restauration) n'a pas tardé à dégainer un communiqué de presse pour demander l'abandon de l'article 22 ainsi que des amendements qui pourraient venir le compléter lors de la discussion.
«Avant de réfléchir à de nouvelles obligations à imposer aux professionnels de la restauration, le GNI invite le gouvernement à s’atteler à les faire respecter aux restaurants clandestins émergeant dans le cadre de l’économie dite collaborative, notamment via les plateformes numériques »
«Comment peut-on nous demander d’afficher l’origine de nos poissons et autres coquillages, sous-entendu qu’ils pourraient ne pas être bons, quand, dans le même temps, on laisse des restaurants clandestins servir des repas sans règles d’hygiène, sans contrôle et proposer de l’alcool sans licence» souligne Didier Chenet, Président du GNI. Le syndicat relève par ailleurs «qu’il n’appartient ni au législateur ni au pouvoir exécutif de définir la politique commerciale de nos établissements», la mention de l'origine des produits de la mer relevant du libre-choix du restaurateur.
Rappelons que les restaurateurs sont tenus d'informer leurs clients sur les allergènes contenus dans les produits servis, de mentionner les plats 'fait maison 'et sont encouragés à signaler les divers labels de qualité (Rouge, IGP, bio…) sensés apporter de la réassurance aux consommateurs.
Rappelons également que la pêche durable est un sujet dont se sont déjà emparés de nombreux chefs qui ont fait le choix de ne cuisiner que des poissons certifiés (type MSC) et de suivre les recommandations de SeaWeb/Alliance Produits de la mer qui publie un guide des espèces à l'usage des professionnels.
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