01/09/2017
« Des prix justes pour tous les acteurs du bio ça existe : l’exemple réussi de Manger Bio Ici et Maintenant pour la restauration »
Manger Bio Ici et Maintenant (MBIM) se compose de quinze plates-formes créées par des agriculteurs et transformateurs bio locaux qui regroupent leurs productions et les distribuent aux sites de restauration collective de leurs territoires respectifs, en partenariat avec Biocoop Restauration. Eric Grunewald, son coordinateur général, livre dans cette tribune la position de ses adhérents alors que les Etats Généraux de l’Alimentation viennent d’être lancés et que l’UFC – Que Choisir dénonce les marges indécentes pratiqués en GMS sur les produits bio.
« L’engouement que les produits bio ont connu ces dernières années – et notamment en 2016- a largement profité à tous types d’acteurs. En tête, les grandes surfaces, épinglées ces derniers jours par l’UFC- Que Choisir qui observe des « surmarges » pratiquées sur les produits bio.
Sur ces pratiques de la grande distribution, alors qu’ont commencé mardi 29 août les premiers ateliers des états généraux de l’alimentation voulus par le président de la République Emmanuel Macron, M. Bazot (UFC-Que Choisir) souhaite interpeller les acteurs : « Nous demandons à l’Observatoire de la formation des prix et des marges d’étudier la construction des prix des produits bio dans la grande distribution et de faire la transparence sur les marges nettes. Si les marges étaient normales, cela favoriserait la consommation du bio », déclare-t-il. Un Observatoire dirigé par Philippe Chalmin, dont le mandat de président vient d’être renouvelé par le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert.
Si la reconnaissance officielle de l’agriculture bio à travers un label européen a permis de faire connaître ce mode de production agricole protecteur de l’environnement, il a également conduit à sa banalisation, regroupant sous une même appellation des produits de qualités différentes. Des qualités notamment sociales qui sont aujourd’hui devenues la variable d’ajustement d’un marché unique. Marché qui fait encore la part belle aux distributeurs au détriment des conditions de production et de consommateurs prêts à payer plus cher une alimentation de qualité.
Voilà pour la grande distribution, qui, alors que la maison brûle a pris l’option de surenchérir sur le prix des extincteurs…
Mener la guerre sur le prix le plus juste et non le prix le plus bas
A nous maintenant – producteurs, transformateurs et distributeurs bio- d’enfoncer le clou ou de rappeler aux consommateurs et décideurs que la guerre doit être menée sur le prix le plus juste, et non sur le prix le plus bas. Et que depuis plusieurs années la filière bio française met en place des outils pour construire une agriculture bio, locale, globale et équitable. Avec des succès et des réussites de plus en plus fréquentes, reconnues par un certain public et qui ne demandent qu’à se généraliser au vu de la demande et des enjeux de société.
A ce titre Manger Bio Ici et Maintenant fait figure d’exemple. En regroupant autour de valeurs communes des acteurs de la distribution bio pour la restauration collective (plateformes de producteurs et de transformateurs bio qui assurent et complètent leur offre auprès de Biocoop Restauration) nous travaillons depuis plusieurs années à faire émerger un réseau d’acteurs proposant des produits bio sur ce secteur difficile – vecteur d’une alimentation saine accessible à tous mais également soumis à une féroce concurrence des prix. Pour autant, de la création de ces plateformes il y a dix ou quinze ans jusqu’à aujourd’hui, notre ambition est restée la même et propose aujourd’hui une réelle alternative aux différentes crises qui frappent le monde agricole et le secteur de l’alimentation : permettre aux producteurs de vivre de leur travail tout en permettant aux consommateurs d’accéder à une nourriture de qualité. Ce credo a été réaffirmé dans une charte et un référentiel MBIM qui pose des critères de qualités sociales et environnementales pour les produits qui transitent par nos plateformes. Le rôle de nos outils de distribution est avéré et fournit un service aux producteurs et transformateurs en regroupant une offre adaptée au secteur et en la distribuant vers les collectivités. Dans ces outils les producteurs sont également les administrateurs et fixent eux-mêmes leur prix de vente. Et ces outils sont encadrés juridiquement par des statuts de l’économie sociale et solidaire qui limitent les profits individuels.
Ainsi, si le logo européen s’applique indifféremment sur toutes sortes de produits et vient alimenter différents systèmes de distribution, nous ne nous reconnaissons évidemment pas dans les pratiques visées par l’UFC Que Choisir, aux antipodes de la bio que nous souhaitons développer. A l’occasion des Etats Généraux de l’Alimentation, nous appelons de nos vœux une plus juste rémunération de tous les acteurs de la filière et la promotion d’un modèle économique qui va de pair selon nous avec la pérennité d’un mode de production agricole durable. »
Lire également :
MBIM et Biocoop Restauration proposent aux collectivités une sélection-test de 12 produits, le 14.11.2012.
Biocoop Restauration se situe en appui à l’offre locale, le 04/06/2012.
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