29/11/2019
Restauration rapide – Bientôt la fin des contenants à usage unique pour la consommation sur place ?
Dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, les députés (groupe LaREM) de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale ont adopté un amendement pour, à partir du 1er janvier 2023, obliger la restauration rapide à servir les repas et les boissons consommés sur place dans des assiettes, récipients et gobelets (y compris leurs moyens de fermeture et leurs couvercles) réemployables. Même chose pour les couverts.
Les élus expliquent poursuivre l’objectif « de réduire significativement les déchets à la source et de diminuer la consommation de matière plastique, alors que la consommation hors-foyer, et notamment au sein de la restauration rapide, demeure particulièrement importante en France. [L’amendement] s’inscrit dans la trajectoire de diminution de la mise à disposition des emballages à usage unique en France ».
Le texte du projet de loi sera examiné en séance publique à l’Assemblée nationale du 9 au 19 décembre.
Depuis plusieurs mois, la restauration rapide se trouve sous les tirs croisés des associations et organisations de défense de l’environnement ainsi que du ministère de la Transition écologique et solidaire. La cause : les 3 ans de retard pris par les professionnels en matière du tri de leurs déchets. Un décret de 2016 les oblige à mettre en place le tri 5 flux pour collecter les emballages en papier/carton, métal, plastique, verre et bois dans 5 poubelles distinctes Une quinzaine d’enseigne se sont faites épinglées par la secrétaire d’Etat Brune Poirson. D’ici au 31 décembre 2019, 70 % de leurs réseaux devront être en conformité avec le tri 5 flux.
« Les enseignes travaillent sur la mise en place du tri 5 flux afin de respecter les engagements pris avec le gouvernement et atteindre l’objectif de 100% de restaurants équipés pour le tri des déchets à horizon 2021 » (1), souligne-t-on au Snarr (Syndicat National de l’Alimentation et de la restauration rapide). « Cet amendement qui entrerait en vigueur en 2023 remettrait en question les investissements colossaux actuellement mobilisés pour cet objectif ainsi qu’en matière de R&D en écoconception visant à proposer des nouveaux contenants/assiettes/verres pour continuer à assurer à la fois la sécurité des consommateurs et un impact limité sur l’environnement.» Les professionnels insistent sur le fait que l’éventualité de l’introduction de contenants, assiettes, verres réemployables et leur nettoyage sur place sera très difficile à mettre en œuvre et remettra en question le modèle économique de la restauration rapide.
(1) 70 % des restaurants devront être en conformité au tri 5 flux au 31 décembre 2019, puis 90 % au 31 décembre 2020 et la totalité fin 2021.
Retrouvez dans le Magazine #3 de Restauration21, le dossier : Tri 5 flux, la restauration rapide sous pression, pages 22 à 24.
Lire aussi :
Restauration rapide : uniformiser le tri des emballages pour mutualiser les collectes, le 16/10/2019.
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