28/02/2022
Concevoir une terrasse écoresponsable
Article actualisé le 1er avril 2022
Au 1er avril 2022, les terrasses ouvertes situées sur le domaine public ne peuvent plus être chauffées, comme c’est déjà le cas dans plusieurs villes françaises. L’occasion de réinventer cet espace de manière plus durable !
Par Nelly Rioux
Depuis le 1er avril 2022, les systèmes de chauffage en terrasse ouverte sur le domaine public sont interdits (loi Climat et Résilience). Après Rennes, Thonon-les-Bains ou Évian, la majorité municipale (ELV) lyonnaise avait devancé l’appel fin novembre 2021, alors que les températures commençaient à chuter. La capitale des Gaules interdit dorénavant « tous les types de chauffage, qu’ils soient fixes ou mobiles et quel que soit leur mode de fonctionnement ».
Le décret n° 2022-452 du 30 mars 2022 relatif à l’interdiction de l’utilisation sur le domaine public en extérieur de systèmes de chauffage ou de climatisation détaille ce que les professionnels ont le droit de faire ou pas : https://lnkd.in/g5ZxxSTC
Attention : Dans tous les cas, ce sont les municipalités qui ont le dernier mot en subordonnant la délivrance d’autorisations d’occupation à la prise en compte de considérations environnementales.
Les organisations professionnelles (GNI, UMIH, SNRTC, Confédération des Buralistes, SNARR) avaient adressé au législateur plusieurs propositions pour adoucir la future interdiction. Les syndicats acceptaient ainsi l’interdiction définitive des braseros et mais demandaient que soient tolérés « les chauffages raisonnés et responsables comme les chauffages radians » répondant à des exigences en matière de consommation d’énergie maximale. Ces appareils seraient exclusivement utilisés « dans le cadre de terrasses aménagées, soit fermées, soit protégées par un store et des écrans brise vent, et lorsque la température extérieure serait inférieure à une température fixée (19 °C). » Ils souhaitaient que soient mis en avant les établissements ayant souscrit à un contrat d’énergie verte.
Voici quelques pistes pour concevoir une terrasse écoresponsable :
1 – Auvent/banne
Indispensable pour protéger de la pluie ou du soleil, la banne est généralement une toile enduite, résistante aux UV et aux intempéries.
Préférez un fabricant français (Sté Cros) qui propose des armatures en aluminium et des toiles de premier choix.
La pergola bioclimatique (Biossun) est une solution plus coûteuse mais elle a l’avantage d’être pourvue de lames orientables pour offrir une ventilation naturelle tout en protégeant du soleil ou de la pluie. Elle peut supporter des vents jusqu’à 150 km/heure contrairement aux toiles.
Les modèles les plus sophistiqués ont des lames qui s’orientent automatiquement et le ciel de la pergola peut aussi se rétracter si besoin.
2 – Pare-vent
Il se positionne de chaque côté de la terrasse pour briser le vent et apporter plus de confort aux occupants. Souvent sur mesure pour s’adapter à la largeur de la terrasse, la structure est en profilé aluminium sur laquelle sont montées des vitres, teintées ou non. De nouveaux matériaux font leur apparition comme le Cellon®, un matériau composé de cellulose et de résine phénolique (naturelle), qui peut affronter toutes les conditions météorologiques et offrir des possibilités de décor. Le pare-vent peut s’équiper de jardinières pour, à chaque saison, proposer un décor floral ou végétal.
3 – Mobilier
Parions qu’un beau mobilier de terrasse, en bois local ou en rotin (Maison Drucker) durera plus longtemps et offrira une bien meilleure assise à vos clients.
Privilégiez les modèles intemporels, empilables, faciles à déplacer et supportant un entretien quotidien même s’il est énergique.
Choisissez un fournisseur au SAV irréprochable, capable de réparer et rénover au fil du temps.
Avec de la toile de jute stratifiée, placée dans de la résine et transformée en plaques de 4 à 6 mm résistantes aux UV, Lilokwa fabrique plateaux de tables et mange debout.
4 – Plaids
Plus de chauffage? Qu’à cela ne tienne, il y a les plaids! Certes, en période de pandémie ils ne sont pas recommandés (et même interdits) mais ce sont des alliés de choix pour réchauffer les frileux à l’intersaison. Car on peut envisager le plaid réutilisable. Une idée qui pourrait ne coûter que quelques centimes par pièce en s’approvisionnant auprès des entreprises qui fournissent les compagnies aériennes. Privilégiez alors les entreprises européennes (Euro GoodNight en Espagne, Spiriant ou Sky Supply en Allemagne, Linstol au Royaume-Uni…) plutôt que les chinoises qui dominent le marché. Ces plaids sont personnalisables aux couleurs de l’établissement et peuvent devenir des goodies recherchés. Si les clients ne les emportent pas avec eux, il suffit de mettre en place un contrat avec la blanchisserie voisine pour que les plaids soient remis en circuit après un nettoyage efficace et une nouvelle mise sous… papier pour éviter la poche plastique polluante.
5 – Éclairage
Il permet de mettre en avant la façade et le nom de l’établissement et le soir venu contribue à donner envie de pousser la porte. À l’extérieur, il est possible d’opter pour des luminaires et des guirlandes qui fonctionnent à l’énergie solaire (Un coq dans le transat) ou qui s’éclairent par détecteur de présence (Steinel).
6 – Chauffage
C’est le sujet qui fâche mais il est vrai que chauffer l’air extérieur est tout simplement une hérésie! Au printemps, le chauffage sera interdit pour les terrasses du domaine public (voir ci-contre) mais il y aura peut-être des exceptions en fonction du très attendu décret d’application qui fixera ce qui sera légal ou pas.
Les organisations professionnelles ont fait des propositions sensées comme autoriser les radiants infrarouges qui se déclenchent uniquement en cas de présence humaine et dont la consommation énergétique est mesurée (Heliosa de Star Progetti). Ces appareils peuvent aussi se programmer pour ne se déclencher qu’en dessous d’un seuil de température préalablement défini.
7 – Végétalisation
Elle est indispensable pour mettre un peu de nature au cœur de la ville! Choisissez des espèces végétales faciles à entretenir, résistantes et jolies. Si vous n’avez pas la main verte, passez un contrat de location avec un fleuriste qui se chargera de les entretenir et de les remplacer si besoin.
8 – Collecteur de mégots
Les mégots sont des déchets nocifs pour l‘environnement et ils peuvent être recyclés. Installer des collecteurs à mégots (MéGo) peut non seulement sensibiliser vos clients à ne pas les jeter par terre en l’absence de cendriers sur les tables mais également vos équipes. Ces dernières peuvent vider les cendriers dans ce collecteur qui sera ramassé par une entreprise qui se chargera de leur valorisation (Cèdre). En les mélangeant à d’autres déchets (textiles), les mégots peuvent remplacer des énergies fossiles qui alimentent notamment les cimenteries. Une fois nettoyées, leurs fibres de cellulose peuvent aussi être recyclées en plaques de plastique et servir à fabriquer des palettes et du mobilier extérieur.
A retrouver dans sa version intégrale
dans le Magazine #6 de Restauration21
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