24/06/2024
Vesto ouvre son showroom parisien
Le reconditionneur traite 10 à 15 tonnes de machines par an. Il annonce une démarche de labellisation avec Dekra de ses processus pour surmonter les réticences des prescripteurs.
Un an après avoir investi le site de 7 000 m2 dédié au reconditionnement du matériel de cuisine à Compans (77), Vesto a ouvert les portes, le 17 juin, de sa Galerie Circulaire à Paris (12e). La startup, créée en 2020, y expose une partie de son offre – équipement de laverie, cuisson, meubles froids, robots, également des ustensiles de cuisine, tous reconditionnés – proposée en cash & carry et ouvre un espace de dépôt aux professionnels des CHR pour leurs gros et petits matériels usagés.
« Sur les 42 000 tonnes de matériel mis à la benne chaque année, Vesto en traite 10 à 15 tonnes par mois », souligne Bastien Rambaud, cofondateur de l’entreprise avec Anne-Laurène Harmel et Wilfrid Dumas. C’est dire le potentiel du gisement d’autant plus qu’à partir du 1er juillet 2024, le décret « réemploi » s’applique à la cuisine professionnelle : les acheteurs publics de l’Etat et des collectivités territoriales doivent consacrer 20 % de leurs dépenses à des biens issus de l’économie circulaire. Sont concernés le gros électroménager, le mobilier et l’aménagement intérieur ainsi que les équipements de collecte des déchets. Un seuil considéré comme « irréaliste et contre productif » par les fabricants adhérents du Synetam (lire encadré plus bas).
Vers une certification Dekra
Conscient des réticences affichées par les installateurs quant à la fiabilité des machines remises sur le marché, le reconditionneur s’est engagé dans une démarche pour décrocher, d’ici la fin du 3e trimestre, le label RecQ Reconditionnement de qualité et dont le référentiel (élaboré par Rcube en partenariat avec Dekra certification) porte sur la collecte, le reconditionnement et de la distribution des produits reconditionnés. Bastien Rambaud ne cache pas son souhait de parvenir à une certification de services à terme.
« A partir du moment où l’on pourra fournir la garantie que le produit reconditionné ne fait pas courir de risques ni à nos collaborateurs, ni à nos clients, la filière sera intégrée » souligne Vincent Stellian, PDG de Quiétalis, présent lors de l’ouverture.
En attendant, Vesto, qui multiplie les accords avec les fabricants et revendeurs, table sur un CA de 3,5 ME€ en 2024 en incluant l’activité de la Galerie. A l’occasion des JOP 2024, la jeune pousse a livré (en partenariat avec 3C) les éléments de 3 selfs destinés au site lillois de restauration des athlètes. « Sur les JO, nous avons fourni 300 équipements, nous en récupérerons 800 » précise Wilfrid Dumas.
Lire aussi : Vesto veut standardiser et industrialiser le reconditionnement du matériel de restauration
Pensée comme un « incubateur de solutions pour la restauration », la Galerie circulaire, conçue avec 90% de matériaux de réemploi et bio-géosourcés, ouvrira d’ici quelques temps un espace de formation destiné aux professionnels de la restauration ainsi qu’aux acheteurs de collectivité et aux cuisinistes. Tous n’auront qu’un pas à faire pour se restaurer au Fief, le restaurant solidaire situé dans le même bâtiment. Géré par l’association la Petite Lili, il accueillera ses premiers convives à l’automne prochain et fonctionnera sur le modèle du restaurant Le République ouvert par Sébastien Richard à Marseille (13) il y a un peu plus d’un an. Outre la cuisine entièrement équipée de matériel reconditionné, l’établissement sera doté de meubles issus du surcyclage de déchets industriels et proposés à la vente aux convives, tout comme la vaisselle de seconde main.
Un décret contre productif pour le Synetam
Si « les adhérents de Synetam ne s’opposent pas au principe du reconditionnement, comme en atteste l’ouverture de comptes pièces détachées aux reconditionneurs, ou la formation du personnel de ces acteur s, en revanche [ils considèrent] ces 20% en valeur comme irréalistes et pour partie contre-productifs » a déclaré Pierre Marcel, le président du syndicat regroupant 87 fabricants d’équipements et d’ustensiles pour la restauration et les arts culinaires, lors de leur assemblée générale le 13 juin dernier. Considérant que « le marché ne dispose pas d’un tel volume d’offres de produits réemployables ou réutilisable » et que « les équipements d’occasion étant en moyenne revendus 50% de la valeur d’achat du neuf, ça n’est pas 20 mais 40% de la commande publique qui devrait être issue du reconditionnement dès cette année, et 60% en 2030 selon la trajectoire fixée par le décret », il en résultera des « appels d’offre infructueux, retard de lancement de marché, chantiers suspendus, marchés retirés ». De plus, la remise sur le marché des produits dont la durée d’utilisation est en moyenne de 8 à 15 ans et pour certains d’entre eux ne répondant plus avec les standards de confort et d’ergonomie, irait, selon le Synetam, « à l’encontre de la mieux-disance environnementale en matière de consommation d’énergie, de fluides ou de produits lessiviels ».
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