Caeterra : Des composteurs in situ low-tech pour les petits producteurs de biodéchets

Gautier Forgerit et le composteur installé à l’Hôtel Istria à Paris (14e) ©Restauration21

Créée en 2022, la startup picarde produit des composteurs et contractualise avec des spécialistes de la collecte pour proposer à ses clients professionnels une solution globale.

Depuis presque un an, la cour intérieure de l’Hôtel Istria (Paris 14e) accueille un mobilier de compostage « nouvelle génération » habillé de bois douglas, conçu et fabriqué par Caeterra, une jeune pousse qui vient tout juste de fêter ses 2 ans d’existence. Tous les jours, Anne-Marie, en charge de l’entretien, dépose dans la trappe dédiée les restes et déchets – pain, marc de café, épluchures, coquilles d’œufs… – issus des petits-déjeuners, ajoute deux doses de matière sèche (stockée également dans le collecteur) pour une dose de biodéchets et brasse le mélange en tournant la colonne centrale.

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Si les premières utilisations ont donné lieu à quelques ajustements en matière de dosage et de la composition du mix de matière sèche (anas de lin, copeaux de bois et autres ingrédients non communqués), l’équipe de l’établissement de 26 chambres, labellisé clé verte (comme les deux autres établissements du groupe Magna Arbor), est maintenant à l’aise avec l’équipement d’une capacité de 250 litres. La collecte de la matière organique non hygiénisée et non normée  (70 kg en moyenne par passage) est assurée par les Alchimistes tous les 3 mois. Le tout pour un coût de 99 €, location de l’équipement comprise.

Réduire la fréquence de collecte

« Nous encadrons  la réaction du compostage, l’aération s’effectue par la colonne mélangeuse. Nous avons déposé un brevet pour ce composteur in situ qui permet de stocker de manière hygiénique les déchets alimentaires sans odeur ni moucheron et ainsi réduire la fréquence de collecte » explique Gautier Forgerit, cofondateur avec Paul Marchisio de Caeterra, la vingtaine tous les deux et profil ingénieurs. Il précise que la machine prend en charge les déchets carnés.

Les deux entrepreneurs veulent  mettre à la disposition des établissements petits producteurs de biodéchets (restaurants, hôtels,  entreprises, collectivités, syndicats de copropriété…)  impactés depuis le 1^er janvier par la loi Agec (1), une solution low tech de compostage et incluant la collecte. Pour ce dernier point, ils contractualisent avec les entreprises de collecte locales de façon à essaimer sur tout le territoire. Caeterra revendique 130 clients (dont Decathlon, Citya, le Groupe Accor), 350 machines installées et 50 à livrer, toutes issues du site de production installé à Maricourt (80). Pour 2025, les chefs d’entreprise tablent sur 1 000 composteurs fabriqués.

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(1) La loi Agec étend au 1er janvier 2024 à tous les producteurs de biodéchets, les ménages comme les « petits » restaurants, de trier à la source leur déchets de table et de cuisine afin de les faire collecter (par la collectivité ou un prestataire) et valoriser via le compostage ou la méthanisation.